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eldorado
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24 juin 2006

Pornographie et Photographie

deux_pompes

Il y a aujourd'hui sur le site de jlc, un texte que j'approuve totalement , surtout la première ligne.

J'irais plus loin et ajouterais que si je photographie essentiellement des objets, c'est pour ne pas sombrer dans cette espèce de facilité émotionnelle qui consiste à photographier des personnes, et tout particulièrement de faire des portraits. Faire un portrait revient souvent au même que de présenter un enfant mourant de faim ou un grand blessé à la télé. Il y a quelque chose d'infiniment obscène et putassier à exhiber cette singularité troublante qu'est un être humain. Au sens strict, c'est de la pornographie. Et je reprend donc la citation de jlc : J’ai toujours trouvé çà impudique, racoleur, indécent, vulgaire.

D'où évidemment la tentation de donner à voir de simples choses, d'humbles choses, qui sont, de mon point de vue, bien plus capables d'éveiller et de remuer au fond de soi les sentiments diffus et troubles que nous ignorons la plupart du temps.  Evidemment, il y a aussi tout un genre, qui consiste à dramatiser les objets en photo, à les "humaniser", pour revenir aux sentiments primaires et immédiats, à la pornographie en somme. Comme par exemple, une photo d'arbre mort sur fond de ciel tourmenté, le tout en N&B très contrasté. Mais c'est un autre problème dont je parlerai une autre fois, si j'ai le temps.

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Commentaires
P
Beaucoup de bruit pour rien!
E
Oui, tu as bien saisi. En ce qui me concerne, je trouve assez peu de sensibilité "originales" (dans le sens de pas comme tout le monde). J'en entends, j'en entends des qui me disent : "Moi, c'est différent, ce que je ressents, c'est unique, c'est personnel". Et pour peu que je discute avec l'énonciateur, j'ai les plus grandes peines à ne pas entendre des choses mille fois entendues et surtout entendues à l'école, à la télé, dans les journaux. <br /> Bien sûr, c'est une question de point de vue. C'est indémontrable. Au sens scientifique du terme. Pourtant, TOUTES les études sociologiques, anthropologiques, etc ... montrent bien que les émotions sont majoritairement conditionnés par le milieu. Mais tu te doutes bien que je ne vais pas faire une bibliographie ici :)<br /> Evidemment que sous le substrat social, existe une sensibilité individuelle. Encore que dans certains cas, j'ai des doutes. Mais je dirais que la part d'individualité est inversement proportionnelle à ce qui est prétendu. C'est mon avis. Mon expérience personnelle a tendance à me montrer que les gens les plus profondemment singuliers sont aussi les plus discrets.<br /> <br /> Pour finir, je parle d'émotions esthétiques, en l'occurence. Pour les émotions "générales", je dirais que même les animaux ont des émotions. Et n'ont pas que des émotions qui se limitent à la peur ou la faim. Mais les animaux n'ont pas d'émotions esthétiques. L'émotion esthétique est un fait culturel (et humain, donc). Le fait de fabriquer des artefacts à des fins esthétiques est strictement humain, et les émotions associées aussi par conséquent. Le bébé est sensible, disons, aux couleurs, aux formes (comme les animaux d'ailleurs). Qu'il ait des émotions esthétiques, cela reste à démontrer.
L
eh bien eldorado, j'ai un penchant naturel pour provoquer, choquer, ok....mais pas pur autant n'importe comment.....je me fiche que ce soit au caterpillar ou à la grelinette, mais encore faut-il que le concept soit ...concevable un brin...<br /> que l'émtion individuelle n'existe pas je suis complètement contre cette chose, <br /> je ne peux bien sur que me référer à ma propre connaissance... de mes émotions, et justement, et c'est bien là sans doute ma dificulté d'être dans l'existence, souvent ma douleur,mes émotions personnelles ne jamais ou rarement en phase avec le fait social, avec les codes du 21 ème siècle<br /> ce qui ne corrobore absolument pas ton idée<br /> <br /> un tout petit enfant enfant, un nouveau né, ressent des choses (as tu eu des enfants pour l'observer ?) des émotions, il les exprime en pleurant, en souriant, en grimacant, en riant, en hurlant<br /> mets des tout petits enfants au langage acquis face à un tableau,ils n'ont reçu aucune éducation picturale, ils vont t'en parler, ressentir différemment des choses, une multitude de choses vont etre exprimées <br /> <br /> d'ailleurs considère l'enfant sauvage....qui n'a pas été éduqué, il a été observé qu'il ressentait des émotions<br /> <br /> je sais ton plaisir à asséner des choses non consensuelles, mais affirmer (rien ne te permet de le faire d'ailleurs, ça peut etre ton sentiment suelement) que l'émotion ne fait pas partie de l'intime, que l'émtion est un fait social , dire cela d'emblée est faux<br /> par contre....dire que les codes de l'époque influencent (et non pas déterminent) les émotions est sans doute juste !<br /> ainsi dans une nation par ex sous regime fasciste ne sera pas sensible de façon identique à unenation sosus régime démocratique, l'influence de ces régimes les rendront plus ou moins réactifs à certains faits à certaines images<br /> de meme qu'un peuple crevant de faim ou un peuple crevant de trop consommer<br /> <br /> pour ce qui relève d el'intime, il est certain aussi qu'une éducation stricte ou une éducation très libertaire ne laissera pas le smemes séquelles, inclineront différemment l'etre à ressentir plus ou moins ceci ou cela, que cela soit en accord ou en réaction avec l'éducation et les codes<br /> <br /> mais, tu ne pourras jamais démontrer qu'un etre humain ne détient pas un potentiel émotionnel très personnel, très intime qui le fera hair ou aimer, fuir ou rechercher, jouir ou etre dégouté par certaines choses, faits ou êtres<br /> <br /> sinon nous serions tous des clones dans une meme nation....oui je sais tu es pret à dire que c'est un fait, le cas....mais n'exgère pas sinon tu dessers ta démontrastion (notre comportement grégaire peut attester de notre manque d'originalité ou de notre propension à subir l'air ambiant, certes !!)<br /> <br /> juste un truc : il me semble que ce n'est pas à force de virulence que tu démontreras que l'émotion et la sensibilité sont des faits sociaux...et non intimes...mais plutot par des raisonnements nourris de faits, de processus indéniables and so on....et ça ne se fait pas sur un blog , ou alors sur un blog texte consacré à c ette étude...courage !!!<br /> <br /> (au fait j'ai bien aimé ton rapport sur la presse et les médias que tu m'avais envoyé....pas mal du tout )
E
Un blog n'est à mon avis pas un endroit pour être nuancé. Pas la place, pas le temps. Et je dirais que quand on heurte une sensibilité dominante, il faut y aller bille en tête. Au caterpillar. Quand on s'oppose à une idéologie (car c'en est une) esthétique qui se fait passer pour une évidence, il faut jouer les imprécateurs. Pour choquer. Exprès. Pas pour convaincre, bien sur. Pour essayer d'amener le lecteur à se poser des questions, et à lui montrer à force de virulence que ce qu'il prenait pour un acquis n'en est pas un. <br /> <br /> Ceci étant dit, l'idée sous-jacente du texte et que j'ai essayé d'expliciter dans les comms, c'est que la sensibilité individuelle, je n'y crois pas. Ou pas beaucoup. La prétendue sensibilité individuelle est une donnée sociale. Apprise. Ce qui parait le plus intime est en fait le plus social. Le moins intime en somme. C'est ça l'idée de fond. Encore plus choquante. Mais tellement interessante, à mon sens. Evidemment, il faut la nuancer :)
L
ce billet te ressemble bien eldorado......et me fait sourire, parce que tu es qq peu sans nuance<br /> d'abord je ne pense pas qu'il n'y ait jamais rien de vrai, tu le dis toi -même (et le vrai à 90 % que tu écris me laisse dubitative...)<br /> ensuite je trouve étrange de vouloir opposer , pour un photographe, des images d'hommes et de femmes, et des images d'objets, c'est curieux<br /> tu parles d'émotions....d'interprétations...mais n'oublie pas qu'un mot,un texte , dès qu'il est écrit pour être donné à lire n'apprtient déjà plus à l'auteur, un ephoto , dès qu'elle est donnée à voir n'appartient plus au photographe<br /> bien sur il y a les droits d'auteurs, les et les autres en restent intellectuellement propriétaires<br /> mais ils n'ont aucun droit, aucune prétention à avoir sur ceux qui vont lire ou regarder, <br /> <br /> c'est donné... c'est un don, <br /> ce qu'il sont voulu dire ou photographier va e^tre dénaturé, malaxé, torturé, comme de la pa^te à modeler par les yeux et l'âme de ceux qui vont contempler ou lire<br /> <br /> que tu photographies un homme , ou un objet....<br /> un objet peut etre aussi indécent dans sa signification, dans son interprétation, dans son ressenti dans l'instant particulier où des yeux vont se poser dessus, parce que ces yeux à cet instant seront les yeux d'une âme qui vibre<br /> <br /> certaines photos d'hommes ou de femmes me laissent sans émotion, réellement<br /> <br /> quant à la pornographie....quant à l'indécence....elles ne sont pas forcément synonymes de raccolage<br /> tu mets dans tes propos à ce sujet une rage, une connotation de vulgarité qui me heurte<br /> <br /> peut etre penses tu que c'est de la facilité de faire une image humaine, je pense que c'est tout le contraire, il faut infiniment de pudeur, de délicatesse, cela me semble un travail incommensurable....<br /> <br /> toutes les ref litteraires et culturelles que tu évoques sont fort interessantes mais, malgré tout, sans doute pourrais tu etre plus nuancé ....
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