Arrêt sur image
Well ... Boys and girls ... Le P est signe du destin, annonçant brusques changements, fin des temps anciens, ruptures et effondrements.
Je vais donc arrêter là après un an de bons et loyaux services. Cela repartira peut-être un jour, mais dans un bout de temps, si j'en crois les haruspices consultés à l'occasion.
Goodbye à tous et toutes, mercis, bises et respect, en particulier à Jeanne qui se sera révélée à la fois plus tenace et plus douée que moi.
Fontaine
Fontaine, je ne boirai pas de ton eau. Jamais. Depuis qu'au crépuscule, j'ai vu ce que tu déversais dans le bassin. Tu ne t'attendais pas à la présence d'un témoin et tu as relâché ton attention. Pas de chance, j'étais là, et avec l'appareil en bandoulière, pour que tous puissent désormais savoir ...
L'exploratrice
C'est selon les jours. Selon la densité de l'humeur vitreuse. Suivant mes envies de sombre.
Hier, c'était la silhouette en ombre chinoise.
Aujourd'hui, une très distingable jeune femme.
Mais toujours ces relents de ville dévastée, abandonnée, et ces mouvements d'explorateur apeuré.
Les tâches
Tu n'y a pas cru à ces tâches. Je t'ai montré la photo. Tu t'es moquée. Photo-montage, as-tu prétendu. Alors, je t'ai amené jusqu'à la fenêtre. Et tu as vu à ton tour. Et as voulu entrer pour demander au propriétaire le pourquoi du comment. Impossible de trouver une porte. Sur tout le pâté de maison. Fenêtre souillée ne donnant sur aucun intérieur. Intérieur habité, en tout cas.
Tenir le rythme
Quand son corps s'effondre sous le mien, me viennent de singulières visions de départs, d'accélérations subites, de silhouettes entraperçues dans la vitesse, et il ne me faut surtout pas régler les mouvements de mon bassin sur cette envie de moteurs poussés à leur limite.
Mais où est le ciel ?
Quand retrouverais-je ce terrible sentiment d'écrasement sous un ciel assassin, le cruel ciel du Midi à l'heure de la sieste, quand mes yeux étaient voilés par l'aveuglante blancheur, quand j'avais enfin trouvé mon maître sous forme de l'astre incandescent ? Quand, donc, je ne sais pas ... Mais où, je le sais ... Certainement pas dans ces pays du Nord où le pitoyable soleil d'hiver est incapable de chauffer mes os et a fortiori de bouffer mes iris ...
Un des déchets
D'accord avec Le Direktor. Laisser faire le hasard. Mais comme j'ai la flemme de fabriquer le moteur asservi à débattement limité, l'interface de contrôle et le générateur pseudo-aléatoire, je me contente d'avancer dans les rues, index à fond sur le déclencheur et mode rafale enclenché. Beaucoup de déchets, c'est vrai ; mais en numérique, quelle importance ?
Nu renverse
Le tout est de trouver les mots qui me permettront d'appuyer sur le déclencheur. Les mots qui convainquent, qui rassurent ... Les mots qui contreront les je suis trop ci ou pas assez ça, je n'ose pas, je ne m'aime pas, mon corps n'est pas ... Coquetterie ou réelle angoisse, le tout est de trouver ces mots-là ...
Le chien roux
On raconte qu'un chien rouge parcourt la ville. Les gens exagèrent. Il n'est que roux, ce chien. Mais il est certain que personne ne semble le voir ; il tourne autour des passants, les renifle, voire les bouscule, mais nul ne semble s'en soucier. Seuls les malades peuvent l'apercevoir, du simple grippé au tuberculeux. Ce sont eux qui ont lancé la rumeur ; depuis les bien portants s'inquiètent de cet animal invisible et scrutent sans cesse alentour, ce qui donne un côté erratique à leurs démarches. Comme de bien entendu, les enfants s'en moquent et tracent comme si leur vie en dépendait.
Pas de bras
Non, la fille ! Pousse toi un peu ! Tu es trop dans le champ : on voit un de tes bras ; comment veux-tu que quelqu'un prenne pitié et t'offre ta barre de Toblerone ?