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eldorado
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19 avril 2006

L'ami

pubis1

Regarder son propre corps provoque toujours un certain dérangement. Surtout lorsqu'il a subi l'outrage des années, on ne comprend plus très bien ce qui peut éventuellement attirer le ou la partenaire. Ces replis douteux ? Cette pilosité anarchique ? Cette  blancheur maladive  que renforce la lampe de chevet ?.
Un dégueulis d'aplats graisseux.
Essayer de bomber le torse et rentrer le ventre.
Mais en prenant la photo, on se dit "A quoi bon, je suis seul avec l'appareil, pas besoin de tricher ce soir quand ne me parvient plus que les quelques bruits assourdis de la copropriété ?".
Seul, il devient important de saisir cette vérité sur soi, cette vérité d'ordinaire masquée sous les vêtements, amoindrie par les tensions des muscles, comme si l'on parlait à coeur ouvert et sans pudeur avec un très vieil ami.
Et c'est un très vieil ami, de ceux qui peuvent venir en caleçon sans que cela choque et avec qui on vide des verres jusqu'à l'aube en arrêtant de se mentir. Et finalement, on ne peut que l'aimer encore plus, cet ami, cet excellent ami, cet ami de graisse, de toisons et d'os.

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Commentaires
E
L'âme est unique, certes, mais son habit, notre corps, l'est peut-être encore plus.
L
cette image me touche bcp<br /> je la trouve belle et émouvante, cette photo est habitée de vie, on pourrait entendre battre le coeur on posant la main sur les veines, là sous les poils<br /> ce n'est pas la 'beauté' qui me touche dans le corps de l'autre, c'est ce qu'il dit de l'âme, c'est l'unicité
E
merci beaucoup
B
Photo belle et intrigante, regard sur le vieillissement de son propre corps... Très beau sujet...
E
Esrelle> Oui, oui, tu as raison, j'ai encore de la marge. C'est juste le contrepied des gravures de mode.
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